Pile en face

On sonne. C’est la police, ils sont quatre et me demandent si j’ai des nouvelles de ma voisine d’en face. Je leur explique qu’on la voit rarement, et que là, ouais, ça fait un petit moment qu’on ne l’a pas croisée. J’ajoute qu’on s’était posé la même question quand, la veille, deux personnes étaient passées : ils cherchaient à la voir et n’y arrivaient pas, elle n’était jamais là.

Les policiers nous expliquent que personne n’a de ses nouvelles depuis quelques temps, qu’elle est sous traitement médical et que ses proches s’inquiètent. Et puis il y a l’odeur.

Depuis plusieurs jours, une odeur assez forte se fait sentir dans le couloir. Ça semble venir de son appartement, c’est même sûr, ça vient de chez elle. Ils appellent donc les pompiers pour s’introduire. Quelques longues minutes plus tard, l’un d’eux passe par le toit en cassant une fenêtre. Une fois entré, il annonce à ses collègues : « ça pue ! ». Puis il siffle.

Il décrit l’appartement : il est couvert d’excrément (ah, il a sifflé pour appeler le chat), c’est le bordel partout et des cartons sont faits, comme pour préparer un déménagement. Mais il n’y a personne.

Ensuite ils ont pris mon nom et m’ont demandé de lui expliquer pour la fenêtre, quand elle reviendra. Mais allez savoir pourquoi, je pense que je ne la reverrai plus. C’est louche comme histoire !

N’empêche, elle aurait pu mourir chez elle, on ne s’en serait même pas rendu compte.

Ça fait bizarre.